Spoiler:

J'avais passé la plus grande partie de la nuit à pleurer, à être malade et à maudire Charlie pour ce qu'il nous avait fait. J'avais essayé de joindre Jun mais elle était sur messagerie direct. Je voulais en finir, ne plus souffrir. Je me sentais seule comme j'mais je ne l'avais été. Greg était parti, j'avais entendu la porte claquer. Lui aussi m'avait abandonné, ça devait être de famille. Je voulais rejoindre mon bébé alors je pris son urne dans mes bras le suppliant de venir me chercher. Ensuite plus rien.

Quelque chose me caressait les cheveux, j'avais l'impression d'être complètement shooté, j'avais du mal à réagir, ça semblait être loin, irréel. Etais-je sur le chemin du ciel ? Mon esprit revint petit à petit à lui et mes yeux s'ouvrirent doucement. La voix de Greg résonnait dans ma tête. Que c'était-il passé ? Pourquoi étais-je toujours dans mon lit ? Je n'avais même pas la force de répondre à son salut. Mon corps était si lourd, si douloureux. Je commençais à me rappeler de tout, la discutions, la crise...tout. J'en voulais à la Terre entière, j'avais encore envie de pleurer d'être toujours là. Je n'en pouvais plus il fallait que ça s'arrête. J'aurais voulu qu'il vienne et me prenne dans ses bras, qu'il me fasse me sentir vivante et aimé. Je l'aimais et le détesté en même temps. Mon esprit était encore embrouillé. Tout se mélangeaient encore. Je referma les yeux encore un peu, j'avais peur de croiser son regard. Il devait me prendre pour une folle et je crois que je l'étais au final. Je devais peut-être me faire interner. J'avais la force de rien, je sentais l'urne encore contre moi, j'avais envie de rentrer dedans pour être avec lui. Je me forçais à relever un peu la tête et lui répondre sans e regarder.

"salut"

Je ne savais pas quoi lui dire d'autre, c'était trop difficile de l'affronter.

J'étais au plus mal, alors lorsque Greg me parla de café, j'ai cru que mon coeur allait me sortir par la bouche. L'horreur. Ce qui devait arriver, arriva, il vit l'urne, comment allais-je m'en tirer ? Je ne pouvais pas lui dire la vérité, il n'était au courant de rien et je le sentais trop fragile pour tout savoir, j'avais pas envie qu'il me pète entre les mains, je n'avais pas la force de le gérer lui aussi. Pas maintenant en tout cas. J'esquivais sa question en lui disant que j'avais fait incinéré son frère. C'était la vérité en même temps. Oh non, il allait me poser d'autres questions. Pas maintenant Greg pleasssseeeeee. Il se leva d'un coup, je ne comprenais rien, j'arrivais à peine à garder mes yeu ouverts. Que faisait-il ? Une crise lui aussi ? Il était barge, on l'était tout les deux. Peut-être qu'on partagerait le même chambre à l'asile. On aurait un tarif de groupe. Mon cerveau était complètement dans le brouillard, j'entendais la voix de Gabriel, mon ami/collègue/psychologue/gay. C'était le seul mec qui venait ici, avec lui il n'y avait pas d'histoire d'amour et il trouvait toujours les mots pour m'aider, c'était son métier donc...on avait sympathisé lorsque son copain l'avait largué, il était malheureux et je connaissais ce qu'il pouvait ressentir. J'étais heureuse qu'il soit là, il allait me remettre d'aplomb avec ses mots et me conseiller surtout car là je n'arrivais même pas à regarder Greg en face. Mais au fait pourquoi était-il là ? Putain j'avais encore du faire des miennes cette nuit. Le bordel....

" Gaby ? "

Il s'approcha directement de moi et me prit dans ses bras. Puis demanda à Greg de nous laisser. Il connaissait le sujet et savait que je ne voulais surtout pas qu'il entende. Greg sortit sans un mot. J'en profitais pour prendre un bain pendant que l'on parlait, j'avais mis un peu de musique au cas où il cherche à écouter derrière la porte. C'était bien son genre. J'en avait bien besoin. 45 mn plus tard j'étais calmée. Gaby devait partir, je le pris dans mes bras à la porte pour le remercier puis entra dans le salon pour retrouver mon doudou assis sur le canapé. Je ne savais pas si il faisait la gueule, si il réfléchissait...bref en tout cas il ne souriait pas. Je me mis à côté, l'embrassa sur la joue puis posa ma tête sur son épaule.

"Je suis désolée, je ne voulais pas que tu me vois dans cet état"

J'étais à peine installée et calmée que Greg me posait un tas de questions. Il était en colère ....c'était le monde à l'envers. D'façon avec les O'Hara j'avais jamais le droit de rien, tu dois être forte Jen, l'un se came, boit fait conneries sur conneries, l'autre et un hypocrite, menteur et j'en passe mais moi non il faut que je m'occupe d'eux, que je sois toujours au top, faut surtout pas que je pète un cable parce que ça dérange. Je vais mal et en plus il m’engueule. Je pris une grand inspiration avant de répondre sinon j'allais lui foutre ma main dans la gueule. Pour qui se prenait-il ?

"Alors déjà tu te calmes, j’essaie de faire mon max pour pas te faire subir. Ce mec c'est un collègue, qui est aussi mon ami et mon psychologue. Il est entré car il a un double de mes clés au cas où. Je sais que tu ne comprends pas mais c'est compliqué Greg...Je suis compliquée. Lui et Jun ont mes clés car souvent en crise je les appelles ou texte"

J'avais l'impression qu'il me faisait une crise de jalousie. Qu'il ne s'inquiète pas, je ne remplaçait pas son cher frère...l'amour pour moi c'était terminé. je reprenais.

" Si tu as peur que je remplace ton frère ne t'inquiète pas, mon dernier petit-ami avait une maitresse alors pour moi l'amour c'est terminé."

Bien sur j'évitais de dire que le dernier copain, c'était son frère...dfaçon il y avait des chances qu'il ne comprenne pas ma colère alors....et puis je ne voulais pas lui parler du bébé. Je faisais mon possible pour cacher mes émotions mais j'avais quand même les larmes aux yeux. Je lui pris les mains, j'avais besoin d'être en contact avec lui.

"Ce n'est pas souvent comme ça, mais hier ça a fait remonter des choses, de la douleur. Il fallait que sa sorte et je suis désolée que ça se soit passé comme ça et devant toi. Je ne voulais pas te faire peur. Pour l'urne...n'étant pas sa femme je n'avait pas d'accord légal pour le mettre dans votre caveau. Lorsque je suis sortie de l'hôpital deux semaines c'était passées et j'étais pas en état de me battre, il fallait faire quelque chose, et j'ai pris une décision. A ce moment je me suis dis que c'était le mieux à faire et qu'en plus tu devais être mal de ne pas pouvoir être à son enterrement et qu'on le ferait ensemble à ta sortie. Je suis désolée si ce n'était pas ce que tu attendais de moi mais c'était trop dur"

Je savais qu'il n'avait pas toutes les données mais même sans parler du bébé, il avait oublié que moi aussi j'étais dans la voiture, qu'il ne c'était jamais posé la question de savoir si j'étais entière ou pas, si j'étais capable de prendre des décisions, si je savais quoi faire, leurs volontés...de comment j'allais. Il m'avait juste tout laissé gérer seule. Ou avait-il à l'annonce de la mort de Charlie juste zappé tout le reste ? Avait-il percuté que Charlie n'était pas seul dans la voiture ? Je ne voulais pas lui briser le coeur mais je ne voulais pas qu'il brise le mien non plus. Je m'étais juste réveillée 24h après l'accident, avec l'annonce de la mort de l'homme que j'aimais mais qui avait une maitresse et la mort de mon bébé, la douleur physique et psychologique....

Greg pensait qu'on avait abusé à l'époque de mon état concernant le caveau. Peut-être mais dfaçon j'étais pas en état de gérer le truc, la crémation de mon bébé et son père avait été un supplice déjà, heureusement que Yun était là pour m'aider à marcher. Je m'étais écroulée à plusieurs reprises pendant le procédés. La pire chose que j'ai eu à faire de ma vie et je ne le souhaitais même pas à mon pire ennemi même si j'en avais pas.

"Arrête de t’excuser, on ne peut pas y échapper Greg. On ne l'a pas fait à l'époque, on doit le faire maintenant, c'est normal et plus sains finalement même si c'est dur pour nous."

Aie, ce que je redoutais arrivait. Il voulais que je lui raconte. Mon Dieu que pouvais-je lui dire. La vérité ? Je repris encore une grosse respiration.

"D'abord pas besoin de laisser du silence entre ton..collègue comme si tu en doutais. Je te connais Greg, je sais ce que veulent dire tes intonations. Il n'est que mon ami, je n'ai plus confiance en les hommes. C'est terminé pour moi et tu es le sens que je laisse réellement entrer dans ma vie, toi c'est toi et ça restera toi. Lui je l'aime beaucoup mais parce qu'il ne se passera jamais rien entre nous. Il est GAY" J'insistais bien sur le mot pour qu'il comprenne. " Si il ne l'avait pas été jamais je n'aurais été aussi proche de lui. Je déteste les hommes...sauf toi...

Je pris son visage entre mes mains.

"Il ne faut pas lui en vouloir, si il ne t'a pas calculé c'est
parce qu'il croyait que c'était toi qui m'avais mis dans cet état. Il
est juste inquiet que ta présence ne me fasse plus de mal que de bien,
mais il a tort. Maintenant que tu es de retour je ne peu plus me passer
de toi. Tu es une drogue pour moi Greg alors ne me quitte jamais. Je sais que tu es perdu, j'en suis désolée mais il y a des choses que je ne suis pas prête encore à te dire...non pas parce que j'ai pas confiance mais parce que c'est toi et tu es...tellement important pour moi que je ne veux pas que tu souffres. Tu as du le zapper mais j'étais avec Charlie dans la voiture. Le choc a était si fort que j'ai eu des problèmes au ventre...je suis restée 24h dans le coma et en me réveillant j'ai réalisé ce qui c'était passé et je suis tombée en grosse dépression, je voulais mourir. S'il te plait ne m'en demande pas plus. Un jour peut-être...."

Pour le moment je ne voulais pas lui parler du reste, c'était déjà bien assez pour aujourd'hui, on ne c'était retrouvé qu'hier et il c'était déjà passé beaucoup de choses.

Je me mis dans ses bras, j'avais besoin de le sentir. C'était étrange, j'étais bien, trop bien même et sentir son torse, malgré son t-shirt réveillait des sens en moi qui étaient éteins depuis bien longtemps. Il ne fallait pas....

J'étais bien dans ses bras, tellement bien, je ne voulais plus partir. Et son odeur...je l'adorais. Que m'arrivait-il ? Je sentais mon coeur qui s'emballait. Le téléphone n'arrêtait pas de sonner mais je ne voulais pas casser ce moment magique. Jun n'arrêtait pas d'appeler, je devais la rappeler avant qu'elle ne débarque, non pas qu'elle me dérangeait mais je devais avouer que là je voulais juste être avec Greg, être dans ses bras, passer une soirée cool, juste lui et moi. En relevant mon visage il retira une mèche qui tombait devant mes yeux et me regarda, j'en faisais de même. C'était un moment étrange, j'avais presque l'impression que nous allions nous embrasser. Il ne fallait pas, nous n'avions pas le droit et puis avec tout ce qui c'était passé aujourd'hui, nous étions tout deux confus.

" Tu as raison, je vais rappeler Pokemon avant qu’elle ne débarque et casse la porte d'entrée en mode ninja"

Je souriais à l'image de ma Jun faisait ça, habillée tout en noir, avec un sabre dans le dos. Greg voulais s'occuper de moi et ce n'étais pas de refus, j'allais me laisse aller ce soir.

"On à cas commander une pizza non ? Il reste de la bière ? Il y a aussi de la glace dans le congèle pour le dessert"

Pendant qu'il s'occupait de tout ça moi j'appelais ma copine pour la rassurer. Elle me sauta directement dessus dés qu'elle décrocha son téléphone. Je la rassura de suite et lui précisa que tout allé bien et que tout irait bien, qu''hier soir c'était difficile mais que ça irait maintenant et aussi que Greg assurait et s'occupait de moi. Je lui proposa de déjeuner avec elle le lendemain midi à la Starbuck pour que je lui raconte bien les choses. Elle était ok, j'avais hâte mais là de suite je n'avais qu'une envie, retrouver les bras de Greg.

"C'est bon elle est rassurée. Alors on commande ?"

Mon doudou accepta de suite, je pense qu'il avait lui aussi envie de se poser. La pizzeria appelée, la commande passée, les bières sur la table, le feu de cheminée dans...bin la cheminée, un bon film dans le lecteur, un film récent qu'il n'a pas du voir et qu'il aimera, quelque chose de drôle pour nous changer les idées.

Je le regardais m'aider à tout installer, il était beau, un vrai Dieu à mes yeux. Je mis le clic clac en lit pour que l'on soit complètement l'un sur l'autre et le tour était joué.

je mis aussi pour couronner le tout des bonbons et chocolat dans un saladier. Ca me rappelait nos soirées avec mon sushi préféré.

"Voilà je crois que je n'ai rien oublié, tu peux t'installer. Ah si une couette et des coussins pour être mieux"

Je le regardais en souriant, à ce moment précis j'étais très heureuse.

Je faisais de beaux rêves, j'étais dans les bras de Greg, contre son corps chaud, nous étions heureux, notre vie était belle, nous avions deux enfants, des jumeaux, une fille et un garçons. Notre amour était aussi fort qu'au premier jour, nous étions des parents merveilleux le jour, et le soir, une fois seuls dans notre chambre, des amants passionnés. Je ne voulais pas me réveiller mais il le fallait sinon je n'allais pas dormir de la nuit et ma journée de travail le lendemain serait une catastrophe.

Je sentais quelque chose me chatouiller le bout du nez, comme une petite bête, puis une voix, celle de mon loulou qui me disait doucement de me réveiller.Nonnnnn je ne voulais pas quitter cette famille parfaite. J'ouvris doucement les yeux et le spectacle en valait la peine. Il était là devant moi me souriant. J'en fis de même. Il avait raison, il fallait que je me lève. Je lui fis un bisou sur la joue puis m'étira un peu.

"Tes bras son super confortable. Où est-ce que tu veux faire ? Tu as une idée précise ? On peut sortir quelque part. Il faut qu'on aile faire des courses aussi d'ailleurs. "

Greg voulait faire un tour au parc, ça m'allait aussi. Il avait surement besoin de prendre un peu l'air, profiter de la nature après avoir été enfermé pendant des années. Je sortis du canapé et lui tendis la main pour l'aider à se lever même si il n'avait pas besoin de moi. Je pris une petite veste au cas ou, mon sac puis nous étions prêt à partir tout les deux. Notre première sortie ensemble depuis longtemps, ça me faisais vraiment plaisirs. Une nouvelle vie nous attendait. J'espérais en secret qu'un jour elle soit comme dans mon rêve.